C’est en regardant une des conférences de la formation Koudetat que je suis parvenu à mettre des mots sur un mal qui touche la plupart des catégories professionnelles, à plus forte raison quand on exerce son métier en tant qu’indépendant ou que l’on souhaite entreprendre. Ce mal, finalement si évident ressemble à une sorte d’effet halo (ce principe selon lequel on ne voit que des Twingo roses quand on vient d’en acheter une) mais sans le biais cognitif.
J’ai décidé de prendre l’exemple des développeurs parce que je le connais bien, mais il pourrait s’appliquer à un grand nombre d’autres métier. Je m’explique sur cette difficulté que la majorité d’entre nous a déjà rencontré : pour la plupart, nous avons un parcours assez classique, le bac ou un équivalent, des études supérieures plus ou moins longues dans une spécialité bien définie, puis nous entrons dans la vie professionnelle. À cet instant de notre vie, nous avons côtoyé des étudiants qui faisaient les mêmes études que nous, à l’exception de quelques autres amis éventuels, et ces étudiants se destinent aux mêmes métiers que le notre. Les formations en ingénierie informatique forment donc des ingénieurs et les nuances sont assez ténues en matières d’application professionnelles, certains seront développeurs, d’autres ingénieurs système, une partie chefs de projets et ainsi de suite. Vu de l’extérieur, il s’agit d’une caste assez homogène de personnes qui exercent des métiers très proches. Et c’est souvent là le problème.
SI l’on souhaite se lancer dans une activité indépendante ou dans une démarche entrepreneuriale, nous n’avons pas besoin de nos semblables mais plutôt d’altérité poussée à l’extrême. Nos semblables nous apporteraient les mêmes connaissances que celles que nous possédons déjà. Nous avons pourtant rarement besoin d’un second développeur au démarrage d’un projet informatique mais plutôt d’un CEO, d’un responsable marketing ou d’un supply chain manager, etc. Des métiers qui garantiront la réussite de votre entreprise en lui apportant les compétences qui vous manquaient.
Mais quand on a un carnet d’adresse qui ne comporte que les noms de nos semblables, il est difficile de rencontrer ces personnes qui exercent d’autres métiers car elles appartiennent souvent à d’autres groupes relationnels que le notre. Constitué de la même manière que le notre de nos anciens camarades de classe ou de collègues rencontrés dans les mêmes équipes. Cet effet est renforcé par le principe du « qui se ressemble s’assemble » qui nous pousse à nouer des amitiés avec des gens qui vivent et pensent comme nous. Notre effet halo est bien là et nous ne nous en rendons que rarement compte.
Et c’est donc une conférence de Koudetat qui m’a indiqué une solution intéressante pour palier cette difficulté. La méthode simple pour améliorer sa capacité de découverte de nouvelles personnes aux horizons variés consiste déjà à prêter attention à celles qui gravitent autour de nous. Que ce soit lors de soirées entre amis, de missions en entreprises, de salons, etc. les indépendants rencontrent assurément plus de personnes qu’ils ne sont en capacité de le remarquer car ces rencontres sont souvent vite oubliées alors qu’elles ont bien eu lieu !
Ensuite, notez dans un tableau Google Sheet les personnes qui vous ont marquées pour leur grande maîtrise de leurs sujets professionnels ou pour leur facultés remarquables. Vous pourrez indiquer en face de chaque nom le classique ou ? comment ? pourquoi ? Vous disposerez ainsi d’une liste de personnes qualifiées avec un indication du poste auquel vous les recruteriez idéalement dans votre équipe.
Même si cette liste comporte des noms qui datent, il est facile avec les réseaux sociaux dont nous disposons aujourd’hui de retrouver la trace de quelqu’un rencontré il y a quelques années et pourquoi pas de lui faire la proposition de rejoindre votre équipe. C’est en gérant efficacement votre carnet d’adresse que vous vous constituerez une liste de personnes qui possèdent les compétences dont vous avez besoin pour avancer. Ensuite, vous pourrez laisser vos qualités relationnelles faire le reste. Mais là, c’est une autre histoire !
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