Comme le titrait John Perry dans un livre paru en 2012, on pourrait définir simplement la procrastination ainsi : La procrastination : l’art de remettre les choses en lendemain. Ce titre est amplement suffisant pour définir la nature de ce mal. Si vous souhaitez en savoir plus, l’article de wikipedia sur le sujet détaille les différentes problématiques et surtout les causes possibles de cette tendance. Il serait assez difficile d’être passée complètement à côté de ce terme au 21e siècle car il est utilisé à tord à travers, et pas toujours à bon escient. En effet, l’art de toujours tout remettre à demain et par-là même de trouver des justificatif à cette mauvaise habitude ne doit pas être confondu avec la volonté d’organiser ses activités et de ne pas céder à une obsession de tout faire tout de suite, quitte à le faire vite et mal.
Pour simplifier, la planification serait une bonne chose et la procrastination serait une mauvaise chose. Cela tendrait à se vérifier systématiquement car je ne suis pas parvenu à identifier de bonnes raisons de procrastiner, essayez vous-même, cherchez bien. Sinon, cette procrastination doit justement prendre d’autres dénominations car elle répond à des logiques bien différentes de celles qui consiste à être bloqué par sa volonté propre lors du passage à l’action. Les bonnes raisons peuvent justement être la planification, la prise de recul, le repos nécessaire avant l’action, etc. Dans toutes ces situation, on estime à juste titre qu’il est pertinent de décaler le passage à l’action pour s’adonner à d’autres tâches qui le rendront plus pertinent, meilleur, plus efficace en somme.
La procrastination est donc un mal plus insidieux qui nous pousse à trouver des justifications fallacieuses à son absence de passage à l’acte. On doit écrire un article, mais on passe une heure à regarder les statistiques des articles précédemment rédigés alors que cette analyse n’apporte aucune valeur à la rédaction de ce nouvel article. Et on sait pourtant que dans le domaine de l’écriture, le fait d’écrire a une valeur incomparable par rapport à toutes les activités périphériques que peut pratiquer l’auteur, même à titre professionnel. Autre exemple : un pianiste ne peut se dire pianiste que s’il joue réellement du piano, sinon il est juste un pianiste potentiel !
Mais, selon moi, la seule question intéressante est : Pourquoi ?
Pourquoi remet-on les actions à plus tard ? Est-ce que l’objet de l’action est si désagréable, il qu’il n’a pas de sens pour nous, est-ce qu’il est trop difficile à exécuter, est-ce qu’il nous fait peur ? Et c’est justement là, dans la peur que se niche le noeud du problème. Elle peut prendre plusieurs formes qui vont de l’anxiété à l’angoisse, mais il s’agit toujours de l’expression d’une émotion négative, d’une émotion qui brouille la clarté des objectifs, d’une forme de perversion qui nous renvoie nos peurs paniques pour annihiler notre volonté et nous empêcher d’agir. S’il s’agit de sortir de notre zone de confort, notre ego tentera de nous protéger en nous soumettant une bonne dizaine de raisons pour lesquelles il est plus raisonnable de ne rien faire. Qu’il s’agisse du risque de douleur physique, de douleur morale, d’exclusion d’un groupe, de risque d’échec public, du risque de remise en cause de l’ego, tout y passe…
Et pourtant aucun de ces motifs n’est crédible sur le plan rationnel.
C’est dans votre capacité à détendre la relation que vous entretenez entre vos émotions et votre rationalité que se situe la solution. Vous devez apprendre à gérer vos émotions pour les accepter, les comprendre, déterminer de quoi chacune d’elle est l’expression ou le signal. Et ensuite, une fois calmé et apaisé, vous aurez la disponibilité pour écouter cette petite voix intérieure que j’appelle la rationalité. Celle qui sait ce qui est bon pour vous et qui vous permet d’évaluer les enjeux de la manière la plus objective possible. Car au fond de vous, vous savez pertinemment ce qui est bon pour vous, ce que vous devez faire pour atteindre vos objectifs.
Vous avez donc besoin de clarifier votre relation avec votre ego et avec vos émotions afin de les mettre au service de votre volonté, vous devriez ensuite être inarrêtables !
Et si malgré tout, les choses ne fonctionnent pas de manière si évidente pour vous, il est tout à fait possible que d’autres facteurs puissent réduire votre volonté et votre capacité à passer à l’action. Vous manquez peut-être d’énergie, vous êtes peut-être malade, et dans ces différents cas, les solutions sont à trouver dans d’autres domaines que celui de la connaissance de soi-même.
0 commentaires