Derrière cette question se cache une problématique qui me hante depuis plusieurs années. Elle a pris naissance au moment où je terminais ma première réalisation web d’envergure pour mon propre compte. Je finalisais alors la plateforme feedcaster.io après 6 mois de travail assidu de conception et de développement.
Je suis fier du travail accomplis car c’était la première fois que je me confrontais aussi durement à Drupal et que je concevais de vrais modules sur mesure pour faire fonctionner mon projet. Il s’agissait d’importer des flux personnalisés d’articles depuis des sites connectés via un plugin (WordPress dans un premier temps) créé sur mesure pour l’occasion. Cette plateforme permet d’afficher les articles importés sur des sites tiers en mode embed. L’objectif étant de permettre la lecture des articles sur un site tiers, sans jamais que celui-ci n’importe directement le contenu et puisse l’utiliser à sa guise. Il s’agit d’une sorte de Youtube du texte écrit. Ce système préserve la propriété et la gestion des contenus pour son propriétaire car ils sont hébergés sur la plateforme que celui-ci supervise pour mettre les articles à disposition de ses partenaires : feedcaster.io.
Sur ce projet, j’ai voulu faire trop confiance en partant du principe qu’une vive manifestation d’intérêt de la part d’un partenaire proche valait pour accord ferme de souscription du service à sa sortie. J’avais mon premier client, je pouvais donc commencer le développement. Mais comme ça arrive bien souvent, le temps a passé, 6 mois c’est long. Mon partenaire est devenu hésitant, au point de ne pas souscrire le service qui devait pourtant fortement contribuer à son développement. C’est frustrant, mais c’est la règle du jeux, on ne gagne pas à tous les coups, mais je me retrouve alors avec 6 mois de travail pour rien, sur les bras. Ça m’apprendra à être trop naïf ou à faire trop confiance, au choix.
Mais sans ce premier client, je ne peux pas imaginer la viabilité financière de la plateforme et consacrer plus de temps à son développement. Je me dis donc qu’il faut passer à la phase de promotion. Je considère cela comme une double peine car j’ai déjà passé beaucoup de temps sur le projet et il serait plus approprié de passer la main à quelqu’un de plus frais et de plus objectif. Mais la vraie raison est que je suis simplement fatigué d’avoir porté seul ce projet pendant autant de temps. Ce serait pourtant le moment de redoubler d’efforts. J’ai toujours dit que je faisais sur un projet, soit le développement, soit le marketing, mais pas les deux. Je m’étais fixé cette règle de conduite car je me connais bien et je sais que cette situation à double casquette ne me convient pas du tout.
Et faire le marketing d’une telle plateforme n’est pas évident car sa proposition de valeur est difficile à démontrer alors qu’elle est bien réelle, seconde frustration en vue. Où trouver des clients qui ont besoin de protéger leurs textes tout en les diffusant auprès de partenaires ? Je me retrouve donc avec un produit difficile à commercialiser et pas l’envie de le faire.
C’est à ce moment-là qu’en reprenant mes vieux réflexes de marketer, je me rends compte que l’important est d’avoir un client et pas un produit, le produit se construit toujours plus facilement quand le client est identifié, voire signé. J’ai donc pris la méthode de l’entrepreneuriat à l’envers, pourtant malgré moi, mais ça m’apprendra…
Je suis à présent conscient des méthodes à mettre en place dans un projet pour éviter de reproduire une telle erreur, faite il y a plusieurs années déjà. Et il est certain que l’on ne m’y reprendra pas. Mais depuis, je reste bloqué sur ce dilemme qui me rend mal à l’aise à l’idée de successivement créer puis promouvoir un seul et même projet. Je pense qu’il serait toujours plus aisé de s’adjoindre les services d’un développeur ou d’un marketer, selon les cas. Mais l’impact financier ou la difficulté à intégrer les bonnes compétences me rendent toujours frileux à entrer en partenariat. Je m’oriente donc vers deux possibilités pour le moment.
La première consiste à ne lancer des projets où je suis capable et motivé pour faire les deux.
La seconde consiste à travailler le marketing pour créer des communautés autour de mes projets pour ensuite lancer des développements avec des partenaires. La taille de la communauté permettant plus facilement de passer par la création de partenariats et par l’investissement, l’issue étant quasiment garantie.
Et vous, est-ce que vous rencontrez les même problèmes ? Rencontrez-vous des difficultés dans le fait de vous promouvoir vous-même ?
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